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  • David Boudeweel-Lefebvre

L'État québécois a besoin d'un régime strict

Le plus récent budget du Québec, déposé il y a quelques semaines, a engendré une onde de choc dans la société québécoise. Le déficit s’élevant à 11 milliards de dollars est le plus important de l’histoire de la province. Bien entendu, on peut décortiquer le budget et trouver plusieurs dépenses exagérées, frivoles ou ne cadrant plus avec les missions importantes de l’État. D’ailleurs, le gouvernement va entreprendre une révision des programmes. Mais en y regardant de plus près, l’immense majorité du déficit est due à une chose : le grossissement des effectifs en ressources humaines payées par l’État.


Lors des campagnes électorales de 2012, 2014 et 2018, la Coalition Avenir Québec (CAQ) de François Legault a fait de la réduction de la taille de l’État son cheval de bataille. Finis le grossissement du gouvernement, la mise en place de coûteux nouveaux programmes, gels d’embauches et négociations plus serrées avec les unités syndicales.


Dans les faits, depuis son arrivée au pouvoir en 2018, la CAQ a ajouté 10 000 fonctionnaires, soit 14,4% de plus que le jour de son élection. Au cours de la même période, la population du Québec n'a augmenté que de 7,2 %. La pandémie de COVID-19 n’explique pas à elle seule cette vertigineuse augmentation. Le gouvernement actuel a souvent eu le réflexe de dire oui à tout, confiant d’une situation budgétaire autrefois favorable, et paie aujourd’hui le prix d’embauches inconsidérées.


À cela s’ajoute le recours de plus en plus fréquent à de l’expertise externe, mais payée par l’État que ce soit dans le domaine juridique, en santé, en éducation ou dans le secteur de la planification des transports. On se retrouve donc avec un gouvernement qui se mêle de plus en plus de secteurs de l’économie, sans toutefois avoir des garanties d’efficacité.


La plus récente négociation avec les syndicats du secteur public, particulièrement en santé et en éducation, a aussi contribué au problème. Face à une population inquiète pour la qualité des services, le gouvernement a jeté beaucoup de lest sur les salaires et aussi sur la quantité des embauches. Ajoutez à cela la diminution du recours aux agences de santé privées et vous avez encore plus de travailleurs qui seront intégrés aux listes de paie soutenues par les contribuables québécois.


Les solutions aux problèmes ne sont pas nombreuses et elles sont aussi simples. Ce n’est pas une révision des programmes que le gouvernement devrait faire, mais une véritable révision des missions que l’État s’est donnée. La survie de services de qualité en santé et en éducation passe par deux choses : renoncer à certains autres services et couper les ressources qui y sont associées et augmenter l’efficacité et la productivité en soutenant le développement économique et de la main-d’oeuvre. Le virage doit se faire rapidement.

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