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Infrastructures publiques : une crise annoncée

  • David Boudeweel
  • 4 days ago
  • 2 min read

Le Québec s’enfonce lentement mais sûrement dans une crise de ses infrastructures publiques. Partout sur le territoire, les signes de détérioration s’accumulent : bâtiments d’hôpitaux vétustes, écoles en fin de vie utile, réseaux d’aqueduc percés et routes en piteux état. Le vieillissement généralisé de ces infrastructures, combiné à des décennies de négligence, engendre aujourd’hui des coûts de maintien astronomiques et soulève de sérieuses inquiétudes quant à la capacité de l’État à préserver ses actifs essentiels.


Depuis des années, les gouvernements successifs ont préféré réformer, reconstruire, réinventer. Au lieu de gérer rigoureusement l’existant, on a souvent choisi de lancer de nouveaux projets ou de revoir les structures administratives, laissant les bâtiments et équipements publics dépérir. Dans le secteur de la santé, cette approche atteint aujourd’hui ses limites. Dans plusieurs régions, dont Montréal, certains hôpitaux sont dans un état si préoccupant que cela compromet directement la qualité des soins. L’écart se creuse d’ailleurs entre les hôpitaux modernes et les établissements plus anciens, menaçant le principe d’un accès équitable aux services de santé à travers le Québec.


La situation est d’autant plus alarmante que la santé budgétaire de la province continue de se détériorer. La récente décote de la cote de crédit du Québec entraînera inévitablement une hausse des coûts d’emprunt, rendant les investissements en maintien d’actifs encore plus difficiles à financer. Un cercle vicieux se profile : plus les investissements sont reportés, plus les infrastructures se détériorent, plus les réparations deviennent coûteuses, et moins il est possible de répondre aux besoins urgents.


Il est peut-être temps de changer de philosophie. Plutôt que de lancer de grandes réformes de structure ou des mégaprojets coûteux, le gouvernement devrait recentrer ses priorités sur les lieux essentiels à la vie des citoyens : les hôpitaux fréquentés chaque jour par des milliers de patients, les écoles où étudient nos enfants, les systèmes d’eau potable qui soutiennent notre quotidien. Il ne s’agit pas de renoncer à toute ambition, mais de faire preuve de rigueur et de réalisme. L’entretien du patrimoine public est une responsabilité fondamentale de l’État. Trop longtemps reléguée au second plan, cette tâche doit désormais être au cœur de nos politiques publiques.


Entre vouloir réinventer la roue et simplement bien s’occuper de ce que nous avons déjà, il faut choisir. Le Québec n’a plus le luxe de remettre à demain l’essentiel.


L'image utilisée dans cet article a été générée par intelligence artificielle

 

 
 
 

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