L’actualité politique du Québec : ce que vous avez peut-être manqué
- David Boudeweel-Lefebvre
- 17 avr.
- 4 min de lecture
Entre la campagne électorale fédérale et les soubresauts tarifaires en provenance de la frontière américaine, il n’est pas toujours évident de suivre l’actualité québécoise. Ne vous en faites pas : fidèle à son poste, l’équipe de Québec Now vous présente les principaux enjeux qui ont animé la scène politique québécoise au cours des dernières semaines.
Budget : déficit historique pour le Québec
Le ministre des Finances, Éric Girard, a présenté son très attendu budget pour l’année à venir. Celui-ci détonne en particulier par l’ampleur de son déficit, fixé à 13,6 milliards de dollars. C’est donc dire que François Legault et son équipe enregistrent le plus important déficit de l’histoire du Québec et ce, pour une deuxième année de suite. Avec son budget, le gouvernement semble également mettre la table à un timide resserrement des dépenses, qui risque malgré tout de déplaire à plus d’un, en particulier à l’aube de la prochaine campagne électorale.
Coup de tonnerre ! La cote de crédit du Québec abaissée
Le 16 avril, la firme de notation Standard & Poor’s abaissé la cote de crédit du Québec et d’Hydro-Québec, la faisant passer de AA- à A+. Il s’agit de la première décote pour le Québec depuis la fin des années 1990, un revers significatif pour le gouvernement. Nous vous avons régulièrement fait part de l’aggravation des problèmes budgétaires de la province, et cette décision en est la conséquence directe. Le message envoyé par l’agence est limpide : la confiance envers la gestion financière du gouvernement s’effrite, et son approche marquée par des dépenses soutenues soulève de sérieuses inquiétudes quant à la viabilité des finances publiques à moyen terme.
Scandale SAAQclic : la commission d’enquête ne rassure pas l’opposition
Le scandale entourant les dépassements de coûts majeurs dans la mise en place de la plateforme en ligne SAAQclic continue de faire des vagues. L’opposition critique le choix du juge nommé pour mener les travaux, réputé proche du gouvernement. L’Autorité des marchés publics, qui mène sa propre enquête, a de son côté relevé que la SAAQ n’avait apporté aucun changement dans sa gestion contractuelle, malgré le scandale. Ces révélations expliquent probablement, en partie, pourquoi la ministre des Transports a procédé à de nombreuses annonces régionales au cours des dernières semaines, évitant opportunément de se soumettre aux questions des députés de l’opposition.
Jolin Barrette saute dans la campagne électorale fédérale
Le ministre de la Justice et responsable des Relations canadiennes, Simon Jolin-Barrette, a fait irruption dans la campagne électorale fédérale, en faisant adopter à l’unanimité par l’Assemblée nationale une motion forçant le déclenchement de négociations avec le gouvernement du Canada. Le ministre québécois souhaite que le Québec ait son mot à dire dans la nomination des juges à la Cour supérieure, un processus actuellement géré exclusivement par le fédéral. À l’exception du Bloc Québécois, les partis politiques fédéraux ont jusqu’ici réagi avec prudence. À suivre!
Une alliance Québec-Alberta pour l’autonomie des provinces ?
Le Premier ministre François Legault a reçu une proposition pour le moins surprenante en provenance de l’Alberta : sa vis-à-vis, Danielle Smith, lui a ainsi proposé un pacte, afin de faire front commun pour l’obtention d’une plus grande autonomie pour les provinces face au gouvernement fédéral. Il faut dire qu’au cours des dernières années, les deux provinces ont mené la contestation judiciaire sur plusieurs fronts, accusant le fédéral d’empiéter sur les compétences provinciales. Monsieur Legault a accueilli positivement la proposition, et promis de l’étudier attentivement.
Réforme énergétique : une adoption souhaitée avant l’été
Avant de quitter pour le congé pascal, la ministre de l’Économie, Christine Fréchette, a laissé entendre qu’elle visait une adoption de sa vaste réforme énergétique avant la fin de la présente session parlementaire, début juin. C’est un souhait ambitieux, compte tenu du rythme actuel de l’étude de son projet de loi. Se pourrait-il que le gouvernement prépare déjà le terrain à une adoption de ce projet de loi incontournable sous bâillon, comme il l’a fait pour la réforme du réseau de la Santé, sa dernière réforme d’envergure?
Projet de loi sur la pratique de la médecine au public : une adoption imminente ?
Tout juste avant la suspension des travaux parlementaires en raison du congé pascal, le gouvernement a réussi à conclure l’étude détaillée de son controversé projet de loi visant à forcer les médecins à pratiquer au minimum cinq ans dans le réseau public. Le projet de loi, qui visait au départ seulement les futurs médecins, a été renforcé, et prévoit désormais restreindre la capacité de tous les médecins à se désaffilier du réseau public pour les deux prochaines années. Théoriquement, l’adoption du projet de loi pourrait donc survenir dès la reprise des travaux, le 22 avril. À moins que le gouvernement ne se laisse une ultime marge de manœuvre pour négocier avec les syndicats avant de soumettre la pièce législative au vote des députés?
Des projets de loi présentés, d’autres adoptés
À l’ombre des menaces tarifaires, l’activité parlementaire se poursuit à l’Assemblée nationale. Le gouvernement a ainsi déposé un projet de loi omnibus visant notamment à renforcer l’encadrement des courtiers immobiliers, un projet de loi visant à renforcer la laïcité dans le réseau scolaire, et un projet de loi visant à épurer les critères d’admission dans le réseau des CPE. Le gouvernement a aussi réussi à faire adopter son projet de loi sur l’allègement réglementaire, qui vient notamment bousculer les heures d’ouverture prévues de certains commerces, de même que son projet de loi visant à instaurer un tribunal unifié de la famille.
Comments