Course à la chefferie du PLQ : Une arrivée surprise change la donne
- David Boudeweel
- 17 avr.
- 2 min de lecture
Alors que Pablo Rodriguez semblait se diriger vers une victoire sans éclat dans la course à la chefferie du Parti libéral du Québec (PLQ), l’entrée de dernière minute de Karl Blackburn vient changer la donne.
L’actuel président du Conseil du patronat du Québec, pressenti depuis des mois, avait d’abord décliné l’aventure après avoir reçu un diagnostic de cancer de la prostate. Remis sur pied, il a finalement accepté de se lancer, à la suite de fortes pressions internes pour éviter une victoire jugée inévitable de Rodriguez.
Les stratèges libéraux, de leur côté, semblent déçus de la campagne de Charles Milliard, qui n’a pas réussi à susciter l’élan espéré. C’est dans ce contexte que plusieurs figures influentes du parti ont tourné leurs espoirs vers Blackburn, considéré comme le seul capable de mener une campagne crédible et de redonner un souffle national à la formation.
Blackburn a un profil unique. Ancien ministre sous Jean Charest, gestionnaire respecté, voix influente du monde économique, il incarne le retour à une vision plus classique du Parti libéral, centrée sur la croissance, les finances publiques et la prospérité des régions. Contrairement à Rodriguez, dont l’expérience est ancrée à Montréal et à Ottawa, Blackburn jouit d’un ancrage naturel dans les régions, là où le PLQ a tout à reconstruire. À l’heure actuelle, le seul député libéral élu à l’extérieur de l’île de Montréal se trouve en Outaouais.
Ce recentrage sur l’économie pourrait bien marquer la fin d’un cycle. Le virage plus progressiste amorcé sous Dominique Anglade avait été pensé pour répondre à la montée de Québec solidaire. Mais dans un contexte de ralentissement économique et de pressions sur le portefeuille des Québécois, cette sensibilité se fera sans doute moins sentir. Le PLQ semble prêt à redevenir le parti de l’économie, un rôle qu’il a longtemps assumé avec succès.
L’arrivée de Blackburn n’est pas sans risque. Il devra prouver rapidement qu’il ne se contente pas de répondre à un appel stratégique, mais qu’il propose une vision claire et rassembleuse pour l’avenir du parti. Le défi est immense, mais l’intérêt renouvelé pour cette course montre que le PLQ n’est pas encore condamné à l’indifférence.
Pour la première fois depuis longtemps, les libéraux ont peut-être devant eux une vraie course, et avec elle, une vraie occasion de se repositionner dans le paysage politique québécois.
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