Le plus récent budget du Québec prévoit un déficit de 11 milliards, soit le plus important de l’histoire de la province. Pour un gouvernement qui se dit le gouvernement de l’économie, c’est beaucoup et des moyens doivent être mis en place pour résorber la situation.
Très fort sur l’allègement règlementaire, le gouvernement se tourne désormais vers la révision des crédits d’impôt afin d’économiser sur les dépenses et limiter son intervention dans des secteurs qui ne sont plus névralgiques. Le Québec demeure interventionniste dans l’économie, mais entend lever le pied quelque peu.
Les premiers crédits d’impôt touchés seront ceux destinés à l’industrie des jeux vidéo et du multimédia. Mises en place il y a une vingtaine d’années, ces sommes servent maintenant essentiellement à payer des salaires et à augmenter le profit de ces entreprises. Le contexte de cette industrie a aussi changé depuis la pandémie et les concepteurs ont de moins en moins besoin de se trouver dans des bureaux physiques.
D’autres crédits d’impôt reliés aux bureaux et à leur entretien pourraient aussi être revus, d’autant plus que le gouvernement aide les entreprises à aussi prioriser le télétravail. Ceci pourrait avoir un impact sur le secteur de l’immobilier commercial qui se trouve déjà mal en point. Les avantages fiscaux pour l’achat de véhicules électriques et l’entretien des véhicules lourds seraient aussi dans le tordeur.
Pour l’instant, le calendrier gouvernemental reste flou et il devrait se préciser au cours des prochains mois. S’il entreprend une vraie révision des crédits d’impôt, le Québec aura un vaste terrain de jeux. Depuis 40 ans, les gouvernements successifs ont toujours préféré garder les impôts élevés, et choisir, par la suite, des secteurs et leur conférer des avantages financiers, entre autres par la fiscalité. La révision promise serait une brèche dans ce modèle. À terme, nous espérons que la révision entreprise permettra une baisse des impôts corporatifs, surtout pour les petites et moyennes entreprises, qui sont parmi les plus taxées en Amérique du Nord.
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