Relations Québec-Ontario : la domination du vieux couple perdure, mais comment le Québec pourra-t-il égaler la réussite économique de l'Ontario ?
Depuis la fondation du Canada, le Québec et l’Ontario occupent une position dominante tant en matière de démographie que d’économie ou de centralisation des centres de décision. Malgré la montée en puissance de l’Ouest du pays et la volonté manifeste des Pères fondateurs de maintenir un certain équilibre, l’importance politique du « vieux couple » des provinces se maintient et, à certains égards, augmente.
Lors des récents cycles électoraux au fédéral, la théorie que les élections canadiennes se gagnent entre le Nouveau-Brunswick et le Manitoba s’est une fois de plus avérée. À bien y regarder, les seuls changements de sièges significatifs depuis des décennies ont lieu au Québec et en Ontario. Tandis que l’Ouest se cristallise politiquement, et que les provinces atlantiques sont lentement submergées par la croissance démographique du reste du pays, il n’est pas surprenant que les politiciens fédéraux courtisent plus que jamais les deux grosses provinces centrales.
Dans cet esprit, il est intéressant que le premier parti au pouvoir au Québec, après la lutte entre fédéralistes et séparatistes, prône un rapprochement avec la province voisine. Le premier ministre du Québec, François Legault, a même intégré la collaboration et la comparaison avec l’Ontario dans son discours politique et économique. Depuis son retour en politique, Legault insiste qu’un des grands objectifs du Québec est d’avoir une croissance économique et un niveau de vie comparable à l’Ontario. Il a aussi posé des gestes de collaboration avec le gouvernement de Doug Ford, notamment en matière de santé et d’investissements. Tandis que certains de ses prédécesseurs parlaient de se rapprocher de la moyenne canadienne, la comparaison uniquement à l’Ontario n’est pas anodine et témoigne d’une belle ambition de briller parmi les meilleurs.
On peut saluer les ambitions du Québec de se comparer à la plus grande province du pays, mais certains ajustements seront nécessaires pour véritablement tendre à devenir une locomotive économique comme l’est l’Ontario. D’abord, le Québec devra favoriser son développement économique de manière plus ouverte et modifier son régime fiscal qui est bien moins attrayant que celui de sa voisine de l’ouest. De plus, la province devra améliorer sa production énergétique et ses approvisionnements si elle désire augmenter sa production industrielle, comme l’Ontario le fait déjà. Enfin, le Québec devra trouver un moyen de combler, du moins en partie, l’écart en matière d’immigration qui augmente la capacité économique de l’Ontario de manière impressionnante.
Bref, le rattrapage du Québec est bien amorcé, mais l’Ontario continue d’avancer et, à plusieurs égards, elle avance encore plus vite qu’avant. Pour que le jeu des comparaisons demeure possible, le Québec devra poursuivre et accélérer son développement tout en maintenant un climat favorable aux investissements et aux nouveaux projets.
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