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Les tarifs douaniers américains : une épée de Damoclès pour l’économie québécoise

David Boudeweel-Lefebvre

Le Québec, à l’instar des autres provinces canadiennes, est durement frappé par les récents tarifs douaniers américains et la menace d’autres sanctions. C’est notamment difficile en raison des tarifs sur l’aluminium, une des principales exportations de la province. Alors que tout le Québec se mobilise pour atténuer les effets anticipés d’une guerre commerciale, la menace de nouveaux tarifs, notamment sur d’autres secteurs stratégiques, plane comme une véritable épée de Damoclès au-dessus de l’économie québécoise.


Devant l’ampleur de la situation, le premier ministre François Legault a pris les devants pour défendre les intérêts du Québec. Comme ses homologues de l’Alberta et de l’Ontario, il n’a pas hésité à faire de la diplomatie économique une priorité. Il s’est d’ailleurs rendu à Washington la deuxième semaine de février pour y tenir des rencontres stratégiques et entreprendre du démarchage auprès de décideurs américains.


Conscient des risques, le Québec pousse également le gouvernement fédéral à envisager des mesures de rétorsion si les tarifs venaient à s’étendre à d’autres produits. Une telle réponse, selon Québec, pourrait inclure l’imposition de taxes sur certains produits américains importés. Malgré cette fermeté, la province demeure parmi les plus favorables au libre-échange. Le premier ministre Legault plaide pour une renégociation rapide de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) afin de rétablir la stabilité économique et commerciale entre les trois pays.


Du côté politique, les réactions diffèrent. Le Parti québécois (PQ) se montre pour l’instant opposé à l’approche du gouvernement Legault. Le Parti libéral du Québec (PLQ), actuellement en pleine course à la chefferie, joue un rôle plus effacé dans ce dossier. Il a néanmoins su marquer des points en prônant la solidarité nationale et en encourageant le Québec à contribuer à l’effort collectif du pays pour limiter les effets des mesures américaines.


Le contexte économique rend cependant la province particulièrement vulnérable. Avec un déficit budgétaire élevé et une économie peu diversifiée, le Québec se trouve dans une position précaire. Cette fragilité est exacerbée par la perspective d’une hausse des tarifs d’électricité pour les industries, ce qui pourrait mettre davantage de pression sur les entreprises locales.


Cette situation souligne à gros trait l’importance d’une gestion financière prudente et d’une prévoyance économique rigoureuse. Contrairement à certains États qui ont su constituer des réserves durant les périodes de croissance, le Québec – comme d’autres provinces canadiennes – a préféré se concentrer sur l’expansion de programmes sociaux et le gonflement de sa fonction publique plutôt que sur l’épargne et la diminution de sa dette. Cette absence de préparation pourrait désormais peser lourd à l’heure où l’économie entre en zone de turbulences.

 

 

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