Le Québec au coeur de l'élection fédérale
- David Boudeweel-Lefebvre
- 17 avr.
- 2 min de lecture
L'élection fédérale canadienne, qui aura lieu le 28 avril, approche à grands pas, et le Québec se retrouve une fois de plus au cœur des débats politiques. On dit souvent que ce sont les électeurs de l’Ontario qui décident quelle formation politique prendra le pouvoir, mais c’est au Québec que se confirme si un gouvernement sera majoritaire ou minoritaire. Cette campagne électorale semble d’ailleurs illustrer parfaitement cette réalité, alors que l’issue du vote dans la Belle Province pourrait faire pencher la balance.
Depuis le début de la campagne, les sondages ont peu fluctué. Toutefois, on observe un déclin progressif du Bloc québécois, autrefois un pilier dans plusieurs régions, au profit du Parti libéral de Mark Carney, qui gagne du terrain dans les intentions de vote. De leur côté, les conservateurs sont en bonne posture pour enregistrer leur meilleur score en pourcentage des voix depuis la fusion des partis de centre-droit du début des années 2000. Malgré cet élan, il leur faudrait beaucoup plus d’appuis pour espérer dépasser la barre des 15 sièges au Québec et limiter les gains des libéraux.
Pendant cette campagne, les grands enjeux ont principalement porté sur les relations économiques avec les États-Unis, ce qui a laissé peu de place aux tiers partis et aux chefs n’aspirant pas à gouverner. Dans ce contexte, la lutte à deux entre le Parti libéral et le Parti conservateur s’observe également au Québec. C’est le Bloc qui perd des plumes, tantôt aux dépens des conservateurs, tantôt aux dépends des libéraux. Cette dynamique laisse présager que le résultat final pourrait bien confirmer un certain désenchantement envers l’option souverainiste, au profit d’une plus grande stabilité politique. Pour sa part, le NPD est complètement absent du paysage. L’incapacité de son chef à comprendre ce qu’est une compétence provinciale passe mal au Québec et dirige son parti vers une quasi-extinction.
À dix jours du scrutin, on sent que l’issue finale n’est pas encore tout à fait gravée dans le marbre. Si les sondages se resserrent, la question cruciale pour bon nombre d’électeurs québécois pourrait être de décider s’ils souhaitent offrir une majorité au Parti libéral ou plutôt freiner ses ardeurs. Il est intéressant de noter que cette élection est en grande partie axée sur des enjeux de politique économique étrangère, un fait plutôt inhabituel dans l’histoire récente.
Cet accent mis sur l’économie internationale semble avoir favorisé les deux grands partis, renforçant l’idée que le Québec, plus que jamais, pourrait jouer un rôle décisif dans la configuration finale du prochain gouvernement. Reste à voir, au soir du 28 avril, si cette campagne confirmera le désir de changement ou, au contraire, la recherche de continuité, tant au Québec que pour l’ensemble du pays.
Comentários