Au cours des dernières semaines, François Legault a intensifié son discours sur l'immigration. Lors de son voyage en France, le premier ministre a rappelé que le Québec est confronté à des défis majeurs en matière d'immigration, notamment en raison du nombre important de demandeurs d'asile. Il a proposé de transférer la moitié d'entre eux, soit environ 80 000, vers d'autres provinces et a suggéré de créer des « zones d'attente » pour mieux gérer leur arrivée.
Selon M. Legault, l'arrivée massive de travailleurs temporaires et de réfugiés exerce une pression énorme sur les services publics tels que le logement, l'éducation et les soins de santé, tout en menaçant la vitalité de la langue française. Il a également critiqué les délais de traitement des demandes d'asile par le gouvernement fédéral, qui peuvent parfois atteindre trois ans. Le premier ministre affirme avoir le soutien d'une majorité de Québécois et reproche aux partis d'opposition leur manque de solutions constructives au problème.
De son côté, Justin Trudeau a répondu en rappelant que le Québec contrôle déjà une grande partie des permis de travail temporaires. Toutefois, il s'est dit ouvert à une collaboration avec le Québec pour réduire les délais de traitement des demandes d'asile et redistribuer les réfugiés vers d'autres provinces. M. Trudeau a également mis en garde contre le fait d'imputer à la seule immigration les problèmes de logement et les pressions exercées sur les services publics, soulignant que ces questions sont complexes et communes à l'ensemble du pays.
En réponse aux préoccupations de M. Legault, le gouvernement fédéral a annoncé une aide de 750 millions de dollars pour aider le Québec à faire face à ces pressions migratoires. Cette aide vise à accélérer le traitement des demandes d'asile, à améliorer le système de visas et à assurer une meilleure intégration des travailleurs temporaires, notamment en augmentant le nombre de francophones.
Ce débat soulève des questions importantes sur l'avenir de la politique d'immigration du Québec et son rôle dans la préservation de la langue française, ainsi que sur le partage des responsabilités entre les gouvernements provincial et fédéral. Alors que le Parti québécois est en tête des sondages, le premier ministre voit dans l'immigration un moyen d'aborder les questions chères au parti souverainiste, à savoir la réduction du nombre d'immigrants au Québec et la protection de la langue française, dans l'espoir de ramener au bercail les électeurs tentés par le Parti québécois.
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