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L’efficacité énergétique est-elle une vraie solution?

David Boudeweel-Lefebvre

De plus en plus, le Québec est confronté au fait que la province manque d’énergie pour non seulement développer, mais aussi pour maintenir sa base industrielle actuelle. Les Québécois feront face, au cours des prochaines années, à des augmentations significatives du montant qu’ils paient pour leur électricité et leur gaz naturel si rien ne change. C’est vrai pour les ménages, les commerces et les industries.


Une des solutions souvent entendues est que nous pouvons réduire notre consommation d’énergie, d’être plus économe au plan énergétique, afin de faire face à la pénurie annoncée. Cette affirmation n’a pas de sens et témoigne d’une méconnaissance des réalités domestiques et internationales en matière d’énergie. Voici pourquoi.


Premièrement, le Québec est beaucoup moins énergivore qu’il y a une quarantaine d’années. Malgré tout, la quantité d’énergie consommée continue de croître systématiquement. Si l’efficacité énergétique fonctionnait, ce serait l’inverse. Mais, en réalité, les nouveaux besoins de la population, la croissance démographique, les nouvelles ambitions des jeunes et la démocratisation du voyage et des loisirs entraînent une consommation d’énergie beaucoup plus grande que quelques économies que ce soit.


Deuxièmement, il y a corrélation directe entre la disponibilité de l’énergie et sa consommation et le niveau de vie des habitants. Les pays avancés du monde utilisent de l’énergie et veulent faire plus de projets, plus de développement et améliorer les conditions d’existence de leurs habitants. C’est le cas particulièrement en Asie, en Amérique du Sud et en Afrique où des centaines de millions de personnes sortent de l’extrême pauvreté. C’est l’énergie, par le chauffage, l’utilisation d’électroménagers, la capacité de se déplacer qui permet cet avancement. Et le poids démographique du Québec est insignifiant par rapport à celui des nations dites en développement.


Troisièmement, de plus en plus de nations explorent elles-mêmes de nouvelles sources d’énergie pour que leurs citoyens puissent en utiliser plus, pas moins. L’ensemble du monde veut être plus indépendant au plan énergétique en produisant plus. Le Sénégal est récemment devenu un producteur de pétrole. L’Espagne procède à une révolution éolienne. La Turquie, la Grèce et l’ensemble du bassin de la Méditerranée visent à produire du gaz naturel.


La solution n’est pas d’utiliser moins d’énergie. La solution est de limiter le gaspillage et d’utiliser l’énergie de la bonne manière. La meilleure énergie n’est pas celle que l’on n’utilise pas, contrairement à un cliché vide de sens bien répandu, mais bien celle qui est utilisée intelligemment par les citoyens pour répondre à leurs propres besoins.

Et pour atteindre cet objectif, il faut produire plus et aussi avoir des politiques d’utilisation judicieuses qui ne soient pas centrées sur la restriction ou la punition, mais bien sur l’accomplissement de projets porteurs et dynamiques.


Le Québec n’échappe pas à cette réalité et, s’il prend trop vite le chemin des privations en énergie, ne fera que retarder son développement et poursuivre son retard manufacturier et industriel.

 

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