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L'automne politique au Québec : démissions, débats énergétiques et changements politiques

David Boudeweel-Lefebvre

Après un été relativement tranquille, l’actualité politique québécoise s’est agitée dans les dernières semaines, notamment en raison de la reprise des travaux parlementaires à l’Assemblée nationale. Fidèle à son habitude, notre équipe vous présente aujourd’hui les dossiers qui ont marqué la reprise des hostilités à Québec. Bonne lecture!

 

CAQ: un député de l’aile droite du parti claque la porte

Dans une première semaine de travaux parlementaires décidément mouvementée, Youri Chassin, député caquiste de Saint-Jérôme associé à l’aile droite de la CAQ, s'est fendu d’une lettre ouverte percutante, dans laquelle il critique fortement le déficit record de 11 milliards de dollars généré par son propre gouvernement, qu’il accuse d’avoir perdu l’audace d’opter pour des solutions courageuses. Le député a ensuite annoncé qu’il quittait le caucus caquiste et siégerait désormais comme indépendant.

 

Démission du superministre Pierre Fitzgibbon

À la veille du caucus de la rentrée des députés caquistes à Rimouski, le superministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a largué une véritable bombe, en annonçant sa démission. Devant la presse, le ministre le plus influent du gouvernement Legault a expliqué son départ par une baisse de motivation. En coulisses, on murmure que le superministre était insatisfait de certains ajustements apportés à son vaste projet de réforme énergétique, dont l’étude devait s’amorcer quelques jours plus tard.

 

Christine Fréchette, nouvelle superministre de l’Économie et de l’Énergie

C’est Christine Fréchette qui remplacera le ministre démissionnaire Pierre Fitzgibbon à l’Économie, l’innovation et l’Énergie. Jusqu’alors ministre de l’Immigration, Christine Fréchette est reconnue comme une politicienne expérimentée, discrète mais efficace. Dans ses anciennes fonctions, elle a su habilement éviter les écueils dans un dossier qui a longtemps représenté le talon d’Achille de la CAQ. C’est Jean-François Roberge, le ministre responsable de la langue française et des relations canadiennes, qui héritera de ses anciennes fonctions à l’immigration. 

 

Le Parti Québécois lance sa campagne électorale dans Terrebonne

Le Parti Québécois n’a pas perdu son temps et a officiellement lancé sa campagne pour l’élection partielle dans Terrebonne, qui devra avoir lieu pour remplacer le ministre et député démissionnaire Pierre Fitzgibbon. En vertu de la loi, le gouvernement doit déclencher une telle élection dans un délai maximal de six mois. Après une première défaite aux mains du Parti Québécois dans Jean-Talon, il est permis de penser que les caquistes voudront tout faire pour garder Terrebonne dans la circonscription caquiste. Les sondages donnent pour le moment le PQ gagnant, par une bonne marge.  

 

Réforme énergétique : l’étude du projet de loi s’amorce

L’étude du tant attendu projet de loi sur la réforme énergétique s’est amorcé à Québec. En l’absence de son auteur Pierre Fitzgibbon, c’est la nouvelle ministre Christine Fréchette qui le remplace au pied levé en commission parlementaire. D’entrée de jeu, les oppositions ont fortement critiqué la pièce législative, certains accusant même l’ex-superministre d’avoir mis la pagaille dans les ressources énergétiques québécoises, avant de quitter précipitamment. Une question semble de plus en plus s’imposer dans ce débat : qui payera pour la transition énergétique souhaitée par Québec?

 

Vente d’électricité : Michael Sabia s’inscrit en porte-à-faux avec François Legault

C’est probablement le moment fort de la première semaine d’étude du projet de loi sur la réforme énergétique. Lors de son intervention en commission parlementaire qui aura surpris plus d’un observateur, PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia, a critiqué les choix passés du gouvernement en matière énergétique, lui reprochant notamment d’avoir priorisé l’attribution de blocs énergétiques à des multinationales étrangères au détriment des entreprises locales pour les aider dans leurs efforts de décarbonation. Cette déclaration, qui semble donner raison aux oppositions, risque assurément d’alimenter les débats parlementaires au cours des prochaines semaines.

 

Les commissions parlementaires redémarrent en trombe

Outre la réforme énergétique, les caquistes ont profité de la rentrée parlementaire pour redémarrer l’étude de plusieurs pièces législatives. Parmi celles-ci : un projet de loi pour réduire la paperasse administrative des médecins, un autre pour renforcer la protection sanitaire des animaux d’élevage, pour renforcer le suivi des personnes déclarées non criminellement responsables, et un sur la sécurisation culturelle dans le réseau de la Santé. Les caquistes en ont également profité pour amorcer l’étude d’un autre projet de loi majeur, qui prévoit la mise en place d’une nouvelle agence dédiée aux projets de transport, Mobilité Infra Québec.

 

Rentrée parlementaire : Legault continuera de se faire discret

Alors que les oppositions voudront profiter de la rentrée politique pour marquer des points dans l’espace public, François Legault, lui, tentera de demeurer discret. Dans l’entourage du Premier ministre, on constate que la stratégie déployée au cours des derniers mois pour réduire l’exposition médiatique semble porter ses fruits, comme en témoigne une légère embellie dans les plus récents sondages. Les stratèges caquistes sont également conscients que l’espace médiatique politique risque d’être saturé cet automne, avec l’élection présidentielle américaine, et maintenant le spectre d’une élection fédérale hâtive.

 

Du mouvement dans la course à la chefferie libérale

Longtemps inerte, la course à la chefferie du Parti libéral du Québec connaît ses premiers rebondissements : ainsi, les médias ont révélé qu’un des principaux candidats, l’ancien maire de Montréal, Denis Coderre, devrait plus de 160 000$ au fisc québécois. Le lieutenant politique au Québec de Justin Trudeau, Pablo Rodriguez, continue de prendre la température de l’eau, n’excluant pas de se lancer dans la course. Un des candidats longtemps pressentis, et un des seuls à provenir des régions du Québec, le maire de Victoriaville Antoine Tardif, a lui finalement lancé la serviette.

 

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