En ce temps de ralentissement estival, plusieurs dossiers d’intérêts continuent de se développer au Québec. Toujours à l’affût pour bien vous informer, veuillez trouver ici en bref les sujets d’actualité qui ont retenu notre attention au cours du dernier mois.
Crise du logement et manque d’habitations
Au Québec, juillet est le grand mois des déménagements. Cette année n’a pas fait exception à la règle alors qu’on estime que près de 300 000 ménages ont changé d’adresse. En raison du manque d’unités de logement, le nombre de personnes se retrouvant sans domicile fixe est aussi en croissance. Le gouvernement apporte tant bien que mal des solutions temporaires qui aident de nombreuses familles. Malgré les promesses de logements sociaux et de gestion des loyers, seule une construction massive de nouvelles unités permettrait un espoir de solution à plus long terme. Il sera intéressant de voir à quel point cet élément se retrouvera dans la nouvelle politique d’habitation que la ministre France-Élaine Duranceau doit dévoiler cet automne.
Feux de forêt et aménagement du territoire
La tendance du début de l’été s’est malheureusement poursuivie en matière de feux de forêt. Des villes évacuées du nord du Québec ont dû l’être à nouveau. Même au sud, la qualité de l’air a été très mauvaise quelques jours ce qui a mené la Santé publique à émettre des avis enjoignant les gens à diminuer leurs activités et à rester à domicile. Plus que jamais, les campeurs et autres amateurs de plein air ont été incités à faire attention et un débat sur l’usage de la forêt boréale se prépare. À noter le bon travail du ministre de la Sécurité publique qui s’est montré rassurant envers la population.
Une démission importante mènera à une élection partielle
Le 19 juillet, la députée de la circonscription de Jean-Talon (région de Québec) a annoncé sa démission pour des raisons « familiales ». Battue lors de l’élection générale de 2018, elle s’est représentée et a été élue en décembre 2019. Réélue par une belle majorité en octobre 2022, elle se dirige maintenant vers un emploi dans le secteur privé. Pressentie comme ministre potentielle, elle n’aura finalement jamais été nommée. Le départ de madame Boutin a eu un gros effet, surtout qu’elle représentait une circonscription où la CAQ, au pouvoir, semble en perte de vitesse. L’élection partielle doit se tenir d’ici six mois et pourrait être une véritable boîte à surprise où les quatre principaux partis politiques pourraient avoir une chance légitime de l’emporter.
Santé : réforme du système et négociations des conventions collectives
Cet été marque un pont entre deux grandes périodes de débat au sujet des ambitieuses réformes proposées par Christian Dubé, le ministre de la Santé du Québec. Création d’une nouvelle agence, services de proximité, réorganisation du travail, les défis sont nombreux. Le gouvernement aura besoin d’un nouveau souffle pour faire aboutir sa réforme, qui est aussi une de ses principales promesses électorales. Les attentes sont élevées. En filigrane, on assiste aux négociations des conventions collectives de nombreux professionnels du secteur de la santé qui, après avoir vu les députés augmenter leurs salaires, sont avides de meilleures compensations. C’est dans ce contexte rempli d’écueils que le ministre devra, une fois de plus, manœuvrer pour atteindre ses objectifs. Comme il l’a montré à plusieurs reprises, si quelqu’un est capable de bouger l’immense navire qu’est le système de santé, c’est lui.
Consultation sur les seuils d’immigration
Après avoir défendu le maintien des seuils d’immigration à 50 000 nouveaux arrivants par année, la proposition d’augmenter ce seuil à 60 000 en trois ans est enfin sur la table. Les groupes intéressés ont jusqu’à la mi-août pour faire part de leurs commentaires. Face à une pénurie de main-d’œuvre qui continue, et une croissance économique soutenue, il est à se demander si cet objectif ne devra pas être encore plus ambitieux. Alors que le poids du Québec au sein de la fédération canadienne rétrécit, l’objectif en immigration n’est plus uniquement économique et social, il est aussi politique. Les principales associations d’affaires sont favorables à l’augmentation proposée, tandis que certains éléments nationalistes québécois s’y opposent. Le débat est pour l’instant serein, mais les conclusions de la consultation, et surtout la décision du gouvernement, pourraient réveiller un débat qui, depuis l’élection de 2022, est quelque peu en dormance.
Encadrement des grandes entreprises du web
Dans le cadre de l’adoption de la loi fédérale d’encadrement des entreprises telles Google, Meta, Apple et autres, le Québec n’est pas resté les bras croisés. Solidement derrière les journalistes et les médias traditionnels d’information, le gouvernement du Québec a appuyé les mesures fédérales et a même incité à aller plus loin pour protéger le contenu francophone. Toutefois, la plupart des ministères ont continué de prendre de la publicité sur ces médias, tout comme les ministères fédéraux l’ont fait. Il sera intéressant de voir comment les mesures seront appliquées et si les géants du web maintiendront leur blackout des nouvelles canadiennes.
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