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Justin Trudeau: après la démission, la stratégie

David Boudeweel-Lefebvre

La démission de Justin Trudeau en tant que chef du Parti libéral et Premier ministre marque un tournant dans la politique fédérale, avec des répercussions significatives pour le Québec. Elle fait suite à des mois de tensions au sein du Parti libéral et à une révolte interne du caucus qui est devenue de plus en plus publique après la démission de Chrystia Freeland du cabinet en décembre.


En dehors du caucus libéral, les trois partis d’opposition avaient tous signalé leur intention de renverser le gouvernement libéral à la première occasion. Tout cela a précipité la chute de Trudeau en tant que chef et, possiblement, celle de son gouvernement. Les bouleversements politiques qui en découlent reconfigurent non seulement l’équilibre des pouvoirs à Ottawa, mais aussi les dynamiques politiques au Québec.

 

Pour le Québec, l’absence de candidat majeur issu de la province pour succéder à Trudeau est importante. Les figures dominantes pressenties, telles que Chrystia Freeland et Mark Carney, sont enracinées dans le Canada anglais, ce qui complique leur capacité à établir un lien significatif avec les Québécois. Le Parti libéral, montrant déjà des signes de faiblesse au Québec lors des dernières élections, pourrait se voir encore plus marginalisé. Cela laisse la porte ouverte aux partis provinciaux et fédéraux pour redéfinir leur positionnement.

 

Le Bloc québécois, qui a finalement pris position publiquement pour faire tomber le gouvernement, veut capitaliser sur la faiblesse de ses adversaires en renforçant son rôle de défenseur des intérêts québécois à Ottawa. L'appui du Parti Québécois au Bloc souligne une volonté d'unir les forces souverainistes face à un Parti libéral du Canada affaibli et un Parti conservateur qui apparait menaçant. Cette convergence entre souverainistes provinciaux et fédéraux pourrait rallier une partie de l’électorat québécois en quête d’une voix forte dans un contexte fédéral incertain.

 

Du côté provincial, la Coalition Avenir Québec (CAQ) de François Legault se retrouve dans une position délicate. L’appui de François Legault apporté aux conservateurs d’Erin O'Toole lors de la dernière élection fédérale avait été perçu comme une erreur stratégique, et la CAQ devra faire preuve de prudence dans ses alliances futures. Toutefois, en l’absence de leadership libéral solide et avec des conservateurs potentiellement plus influents, la CAQ pourrait soutenir discrètement des politiques fédérales qui favorisent les intérêts du Québec, notamment en matière de transfert de fonds, d’immigration ou de développement économique.

 

Par ailleurs, la course au leadership au sein du Parti libéral du Québec ajoute une couche supplémentaire de complexité. Les libéraux provinciaux, déjà affaiblis, seront concentrés sur leur propre survie, laissant peu de place pour s’impliquer dans les dynamiques fédérales.

 

En résumé, la démission de Justin Trudeau ouvre une période d’incertitude politique où le Québec peut redéfinir son rôle sur la scène fédérale. La marginalisation possible du Parti libéral et l’émergence de nouveaux alignements politiques au Québec pourraient transformer durablement les rapports de force entre les provinces et Ottawa, marquant une nouvelle ère pour la politique québécoise et canadienne.

 

L'image utilisée dans cet article a été générée par intelligence artificielle

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