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Élection partielle risquée dans Arthabaska : quelle stratégie pour la CAQ ?

  • David Boudeweel
  • 25 juin
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 28 juin

Dans les prochaines semaines, le gouvernement devra déclencher une élection partielle afin de combler le siège laissé vacant par le passage d’un ex-caquiste en politique fédérale. Dans un contexte de forte impopularité, la CAQ redoute un vote sanction des électeurs, qui risquerait de donner une saveur particulièrement désagréable à la rentrée parlementaire de l’automne, la dernière avant les prochaines élections générales prévues en 2026.

 

Dans cette élection partielle à venir, qui se déroule dans une forteresse caquiste, l’opposition part malgré tout en position de force. Le Parti Québécois (PQ) y présente Alex Boissonneault, un journaliste-vedette originaire de la région. Le Parti conservateur du Québec (PCQ) y présente son chef, Eric Duhaime, une personnalité médiatique bien en vue. Le PLQ n’a pas encore présenté de candidat, mais l’arrivée récente de Pablo Rodriguez à sa tête pourrait contribuer à faire bouger les aiguilles. Alors qu’on entrevoyait jusqu’ici une course à trois serrée entre la CAQ, le PQ et le PCQ, un sondage mené au cours des derniers jours laisse plutôt présumer d’une course à deux entre le PQ (43 %) et le PCQ (42 %), avec la CAQ loin derrière (15 %).

 

Reste à voir quand le gouvernement choisira de déclencher l’élection. Un scrutin tenu en plein été, lorsque l’attention médiatique et citoyenne est souvent au plus bas, pourrait lui permettre d’en limiter les retombées en cas de défaite, surtout à l’approche d’une rentrée parlementaire cruciale.

 

Déjà, il semble acquis que les résultats de cette élection dépasseront les seules frontières d’Arthabaska. Ils seront inévitablement interprétés comme un baromètre de l’humeur des électeurs. Il serait toutefois hasardeux d’en tirer une conclusion définitive sur l’issue des prochaines élections générales. En politique, un an est une éternité. N’empêche, si la CAQ devait encaisser une nouvelle défaite, il s’agirait de la troisième circonscription caquiste à tomber depuis le début de son deuxième mandat, après Jean-Talon et Terrebonne, arrachées de manière convaincante par le PQ. On parlerait alors d’une tendance lourde.

 

D’autant plus qu’une nouvelle victoire péquiste viendrait renforcer, dans l’électorat, l’image de gouvernement en attente du PQ.

 

À l’inverse, une victoire du Parti conservateur pourrait, elle aussi, avoir des effets durables. Elle donnerait à Eric Duhaime une tribune à l’Assemblée nationale, en plus d’un nouveau souffle pour son parti. Cela pourrait l’aider à briser le plafond de verre qui l’empêche jusqu’ici de faire élire des candidats, notamment dans les régions de Québec et de la Beauce, où le PCQ est pourtant bien implanté.

 

Quoi qu’il advienne, cette partielle s’annonce comme un révélateur politique d’envergure. Pour la CAQ, il ne s’agira pas seulement de défendre un siège, mais de démontrer qu’elle peut encore mobiliser, convaincre et incarner une option viable face à des adversaires de plus en plus crédibles. Le moment du déclenchement et le ton de la campagne diront beaucoup sur l’état réel de la machine caquiste. Arthabaska, bien au-delà de son poids électoral, deviendra ainsi un banc d’essai pour la suite du mandat Legault… et peut-être même pour l’avenir du parti.

 
 
 

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